La série LES RUINES est composée de quatre broderies. Le choix du voile de coton a toute son importance. Ici la transparence de la toile invite le regard à plonger au-delà du tableau. Elle révèle l’envers du dessin et, dans le pêle-mêle de fils à peine aperçus, la création même de l’œuvre.
Le dialogue avec les ruines nous permet de jouer avec l’espace et le temps. Les ruines sont un lieu, imaginaire ou réel, semblant immuable, où, à l’écart du tumulte du monde, l’individu se retrouve, méditant sur lui-même, le temps, la mort, la caducité des civilisations. La ruine est une figure du fragment, une allégorie du temps. Nous pouvons ici en un instant saisir un moment qui a été, et le vivre en l’imaginant.
Ces tableaux brodés, avec leur trame fine et fragile à l’instar de nos existences, avec le châssis à découvert et ses veinures, ainsi que la profondeur due à la transparence, apparaissent telles des scènes de théâtre, avec ses coulisses. Ils évoquent les différents décors temporels que nous traversons et desquels nous sommes habités.