Des flous très doux. Des surimpressions argentiques aux frontières de l’irréel. Des propositions pour l’imagination. Une manière de capturer la lumière. La photographe Joséphine Vallé Franceschi nous propose un voyage hypnotique italien en surimpressions.
L’histoire du “secret bleu de Monsieur Kaplan”
« Kaplan m’a laissé une cafetière à l’aéroport de Capodichino. »
“Lors d’un voyage consacré à réaliser une nouvelle série photographique à Naples, je séjourne au Palais Spinelli di Laurino. On m’y raconte la vie d’un certain Kaplan, personnage fictif qui habiterait les lieux. Amusée par ce voyageur inconnu, j’ai aimé nourrir sa présence imaginaire, au fil de mes rencontres et de mes journées bleues italiennes.
Progressivement, Kaplan est venu s’immiscer dans mes pellicules, lui qui voyait sans être vu.
Alors que je m’apprête à repartir vers Paris, je flâne dans l’aéroport de Naples et passe devant une boutique de jolies cafetières Bialetti. L’idée d’en rapporter une me traverse l’esprit mais je me ravise expresso et remets cette emplette italienne à plus tard.
Je trouve une place dans la salle d’embarquement de l’aéroport. Suis déroutée et émerveillée : à mes pieds, se trouve un sac Bialetti contenant une cafetière et un chapeau bordeaux. J’interroge les voyageurs autour de moi. Ce sac n’appartient visiblement à personne.
C’est un cadeau de Kaplan, c’est certain. Je le cherche du regard. Personne.
Tel le génie d’Aladdin, Kaplan sortirait-il de la cafetière italienne?
Ce travail photographique est un clin d’oeil à cet inconnu, s’étant délicieusement invité dans mon travail.”
Joséphine Vallé Franceschi