Ondarea : une exposition biarrote entre terre et mer.
Ondarea ou Patrimoine en basque, c’est le regard croisé de deux femmes artistes sur leur terre d’adoption. Un récit dans lequel les légendes maritimes et historiques de la cité biarrote se rencontrent et ne font qu’un.
Biarritz appelle à la créativité. Son architecture, son histoire, sa position géographique, ont inspiré Marion Vallerin et Aurélie Andrès. Une terre ancrée dans sa culture, intrinsèquement liée à la mythologie et à la nature. Une mer liée à son histoire, celle des baleiniers qui partaient au 16ème siècle des ports basques pour de longs voyages.
Pour cette exposition biarrote, les peintures sur soie de Marion rendent hommage aux architectures élégantes et créatives de la Belle Époque à Biarritz, ainsi qu’à son paysage maritime voisin. Aurélie Andrès quand à elle, avec sa technique unique du scotch qui lui sert de pinceau, nous embarque dans un voyage maritime onirique à la rencontre de sirènes, marins, baleines et oiseaux par une série d’œuvres inspirées des mythes basques et légendes du monde. Ensemble, elles questionnent en douceur notre rapport au monde en partant sur les traces des hommes et de la nature.
Une invitation à un voyage architectural et historique au cœur de la cité biarrote. L’exposition organisée par LdG Art & Patrimoine aura lieu du 20 octobre au 3 novembre chez Duchatel Biarritz.
Quel est le thème de cette exposition ?
Marion : “J’ai retranscrit ce que m’évoque Biarritz, ce qui n’est pas forcement de l’ordre du tangible, mais dont on peut se rapprocher par ce que raconte son architecture, ses mythes, son aura.”
Aurélie : “Avec Laetitia et Marion, nous avons spontanément évoqué une thématique similaire, notre terre de cœur, Biarritz. Avec Marion nous nous connaissons depuis plusieurs années et nous nous sommes retrouvés par hasard, ici à Biarritz.”
Que vous évoque le mot basque Ondarea ?
Marion : “L’héritage laissé par les légendes basques, l’atmosphère si particulière de cette vie entre montagne et océan, les marques de l’histoire laissée par une architecture marquée.”
Aurélie : “Biarritz est une ville aux multiples héritages de part sa culture, sa géographie et de son histoire. J’ai souhaité mettre en avant son patrimoine en m’inspirant d’une légende connue des Biarrots faisant référence aux baleiniers : héritage historique de la ville de Biarritz.”
L’exposition en quelques mots ?
Marion : “Mythes, océan, architecture.”
Aurélie : “Lien, nouveau regard.”
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Marion : “De la soie et du bois.”
Aurélie : “Dans cette exposition j’ai utilisé différents mediums. Mon axe créatif s’est concentré sur la récupération et le recyclage. Plus ou moins 80% de cette série vient de matériaux recyclés. Peinture, toile, fond en bois, châssis, j’ai cherché au maximum à ne consommer aucune nouvelle ressource.”
La palette de couleurs de l’exposition ?
Marion : “Bleues avec un grand S ! Et pour le faire vivre, il se révèle au près de couleurs plus terre comme du orange brûlé, et des couleurs plus pastels tel que du vert d’eau, du parme et du jaune.”
Aurélie : “Dans les tons naturels et une grande palette de bleus. C’est la première fois que je peins des dégradés de couleurs. Une nouvelle approche pour tenter d’exprimer l’idée d’un mouvement perpétuel qu’est la vie. Dans la nature rien n’est figé, même invisible, tout circule en continue et elle nous offre dans toute sa diversité une beauté sans cesse renouvelée.”
Quelle est votre pièce préférée de l’exposition ?
Marion : “Certainement le paravent car cela fait longtemps que j’avais en tête de créer un objet et de donner plus de dimensions aux soies.”
Aurélie : “J’aime beaucoup la symbolique de “Enchantement” quand Ozeanoa, le dieu des océans s’entretient avec la reine des baleines. A la lecture de l’histoire on découvre un échange de vie avec des enchantements, mais derrière, le grand sujet est l’amour. Ozeanoa s’entretient avec la baleine par amour et la baleine lui donnera sa vie pour la survie de son espèce.”
Marion, qu’est-ce qui vous plaît dans l’architecture biarrote ?
“Comme évoqué plus tôt, Biarritz a une histoire forte. Une histoire basque, intime, pleine de folklore venant des terres, et puis une histoire de France, plus connue de tous. Cela crée un mélange insolite, unique ! Ces traces de la Belle Époque au travers l’architecture Art Déco éveillent mes sens d’ancienne architecte !”
Aurélie, vos toiles sont inspirées des mythes basques et légendes du monde, comment les retranscrivez-vous dans vos toiles ?
“L’univers des mythes me permet de mettre en avant ma thématique première : le vivant. Depuis la nuit des temps, les légendes et mythes du monde entier ont pour but de mettre en scène des règnes où tout est interconnecté : humain, animaux, végétaux, minéraux. Des histoires du temps où les animaux et les hommes n’étaient pas encore distincts. Nous connaissons tous des mythes invraisemblables mais si ancrés dans nos mémoires que rien ne nous semble étrange. Ils ont donc ce pouvoir à travers l’imaginaire de faire passer des messages. Alors, il m’est important de penser une histoire autour de mes œuvres pour guider les visiteurs à entrer dans mon imaginaire, les transporter aux travers du rêve tout en évoquant un sujet concret. “
Vos oeuvres dialoguent-elles entre elles ?
Aurélie : “Elles sont toutes interconnectées. Je les pense toutes ensembles, elles viennent illustrer l’histoire mais bien évidemment elles ont toutes aussi leur lecture individuelle. Un peu comme nous, nous sommes tous des êtres uniques mais nous avons besoin des uns et des autres pour évoluer.”
Terre ou mer ?
Marion : “C’est ce qui est beau avec le pays basque et qui en fait toute son identité, il n’y a pas à choisir. Il est un tout.”
Aurélie : “Les deux ! Le sujet principal de mon histoire est tourné vers l’océan mais l’union de Ibaia et Ozehora est belle et bien un échange terre et mer. A l’image du cycle de l’eau ! Arrivant des terres et se déversant dans les mers et océans, cette rencontre nous ramène à l’idée où tout est interconnecté. Comme la terre et la mer, tissant des liens sans fin et fonctionnant en symbiose.”
Biarritz, une ville particulièrement créative ?
Marion : “J’étendrais cela aux villes alentours, que cela soit sur la côte comme dans les terres. Il y a une forte énergie créatrice qui émane et cela attire de nombreux profils créatifs. Il y a un réel tournant à prendre pour accueillir cette émulation en multipliant les lieux culturels pour permettre les rencontres et laisser infuser l’art dans notre quotidien.”
Aurélie : “A mes yeux, une ville inspirante par sa nature environnante. Entre l’océan, forêt et montagne, cette ville m’offre une proximité indiscutable avec un environnement remarquable. J’y est trouvée mon équilibre, ville à la fois dynamique, et à ses portes et côtes, la nature si proche m’offre un terrain de jeu propice à la création.”